Depuis jeudi soir les nuits de Tulle sont des nuits de nacre C’est sympa... Quand vient la nuit, profitant de la douceur de cette fin d’été toute la ville est dehors... Des orchestres, des groupes, des artistes se produisent un peu partout dans les bistrots sur des scènes installées dans les rues, sous des chapiteaux plus où moins grands. Tout cela ressemble un peu à un remake de la fête de musique.
Le fil conducteur c’est bien entendu l’accordéon. L’histoire a fait de la Corrèze le principal centre de fabrication de l’accordéon en France et voilà pourquoi le festival des Nuits de Nacre en est à sa 19ème édition.
Et le spectacle est étonnant et débonnaire... Un couple de mémés valse au son de l’accordéon d’un lascar déjanté en treillis léopard, des groupes de jeunes la bière à la main zonent de spectacle en spectacle. La fête est tonique et paisible... En famille, avec des copains ou solitaire comme moi tout le monde déambule dans les rues de la ville où les voitures ont disparu et où la musique est à tous les carrefours. Mais hier j’ai flashé pour un spectacle ... Le théâtre était ouvert, la nuit il illuminé de néons bleus. Je suis entré. Au départ c’était bizarre, une foule massée autour d’une rambarde et en dessous une scène illuminée. Une scène toute simple, un parquet avec un mini amphithéatre des gradins . C’est plein de spectateurs, plein comme un oeuf tout ça .
Et sur scène , sur scène... comment dire.... Deux énergumènes : d’abord une espèce de grand tchétchène à poil ras qui besogne avec vigueur une contrebasse, à ses côtés un petit gros à poil long qui chante ... enfin qui chante... qui éructe, qui couine qui souffle comme une baleine au dernier coup de harpon du capitaine Achab. Au début , surpris j’ai cru qu’il avait mal quelque part, qu’il n’allalit pas bien et puis non ... Ce gars là, pied nu, piétine le parquet chante, murmure, chuinte, psalmodie, meugle mais comment dire ... Ah mais que que c’est bien ! Il chante en occitan, bon d’accord, j’aime pas le patois ! Mais là ... Et puis le voilà qui chante la chanson de Craone , en français cette fois ... Bouh le frisson ...
Ce duo s’appelle TRAS ce qui en occitan signifie « à travers, derrière, au-delà ».
Cet Occitan,qui me rappelle un peu l’occitan de mes dix huit ans de Claude Marti quand j’allais aux manifestations des viticulteurs en colère à Montpellier avec la CGT de l’hôpital de Nîmes, petit étudiant en médecine perdu d’avance respirant le lacrymogène au Peyrou...