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Les caprices d’un fleuve (9)

samedi 30 octobre 2010, par marc

La grande traversée.

Le vent est bien établi du nord, pour tout dire le Mistral souffle de plus en plus fort. C’est donc en aval du barrage de Donzère, sur l’ancien bras que je mets à l’eau.

Le courant est assez vigoureux et le départ s’effectue rapidement poussé par le vent et porté par le courant il n’est point besoin de pousser sur les pagaies.

Le fleuve s’étire entre deux rives verdoyantes pas de route ou de chemin, des champs et des vergers. Comme d’habitude au fur et à mesure que l’on s’éloigne du barrage le courant se calme mais la profondeur est assez faible voire très fable... Par endroit de mini rapides rappellent que l’on ne se trouve pas sur la partie "navigable" du fleuve. Le vent portant me permet d’utiliser ma voile celle ci continue à se déchirer mais tient le coup malgré tout.

Enfin en fin de matinée après plus d’une heure de navigation voici que se profile Bourg Saint Andéol où je retrouve Marie près du pont sur la rive gauche. Nous en profitons pour rafistoler la voile avec le sparadrap de la trousse à pharmacie italienne. Et je repars peu après direction Pont Saint Esprit, le vent souffle de plus en plus fort, en rafales, j’utilise encore ma voile mais au train où vont les choses je n’en n’aurai bientôt plus besoin !

Après une partie de fleuve bien large et calme se présente une zone de pierrier. Sur la droite, le courant me semble assez fort et je choisis le côté gauche plus calme. Seulement la profondeur diminue rapidement et je dois me résoudre à débarquer et marcher, non en pas en tirant mon kayak mais en le laissant glisser dans le courant et en le suivant arrimé à un bout.

Passé la zone, je jeux reprendre la suite normalement, toujours poussé par un Mistral qui grimpe en force.

Enfin en milieu d’après midi j’arrive à Pont Saint Esprit, par téléphone Marie m’indique que le passage sous le pont est assez délicat à cause des rochers et des obstacles qui encombrent le cours du fleuve.

Je serre donc à gauche et après quelques difficultés qui m’obligent à débarquer puis à porter le kayak pour rejoindre le cours principal, je retrouve des conditions de navigation plus faciles. Marie m’attend sur une cale et je débarque à nouveau. Mon plancher est tout mou, je pense qu’il s’est dégonflé et j’en profite pour lui donner un petit coup de gonfleur. Il fait beau c’est l’été je décide de continuer et nous nous donnons rendez vous en aval quelque part après le confluent avec le bras navigable.

Et c’est reparti, une carcasse de péniche à moitié coulée montre que le fleuve était navigable jusqu’à Pont Saint Esprit, d’ailleurs je ne tarde pas à croiser une petite vedette à moteur qui remonte jusqu’à Pont Saint Esprit puis repars vers le sud.

Cette fois je n’ai même plus besoin de voile, le vent est fort, le courant faiblit mais la descente est rapide... pour l’instant j’ai le vent dans le dos. Quelques coups de pagaie et le Yakkair part presque au surf sur les petites vagues !

Les berges sont assez sauvages, pratiquement pas possible de débarquer, donc on continue !

J’avais bien regardé la carte... mais pour rejoindre le grand Rhône le cours s’infléchit vers l’est et je me retrouve bientôt avec le vent en travers puis pratiquement de trois quart dans le nez ! Comme les rives sont plutôt inhospitalières pas question de mollir et il faut souquer ferme ! Contrairement au vent du sud le Mistral souffle en rafales, autrement dit il y a des moments de calme tout relatifs et la progression certes pénibles s’effectue malgré tout.

Je me rapproche de la zone navigable, des péniches sont amarrées sur la berge, enfin se profile le pont du TGV qui marque pratiquement le confluent, j’aperçois au loin les remparts de la citadelle de Mornas sur la falaise de l’autre côté du Rhône.

Je passe le pont et retrouve le fleuve, le cours est large, les vagues plus creuses, pas question de trop raser les berges, je me méfie des péniches et de leurs vagues de sillage. Enfin je retrouve un vent portant et le kayak accélère, pas question de mettre ma voile.

Je me dis qu’avec une voile et un gréement bien adapté la descente serait des plus rapides.... il va y avoir du bricolage en rentrant pour transformer le prototype en voile utilisable avec un vent soutenu !

Un deuxième pont de TGV et enfin je peux aborder en me glissant dans un petit canal qui se jette dans le Rhône. Un ultime contact par téléphone avec Marie m’apprend que peu après, une sympathique cale m’attend pour débarquer.

En effet peu après voici le village de Saint Etienne des Sorts, juste après deux péniches amarrées voici la cale, terme de ma navigation.

Fin de la navigation, une belle journée sur le Rhône, 32 km parcourus.

A suivre : épilogue ...

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