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Les caprices d’un fleuve (3)

lundi 2 août 2010, par marc

D’Andance au barrage d’Arras.

Le programme de la balade est simple : suivre le Rhône en navigant le plus possible mais sans excès et de préférence en suivant le cours et les bras originels du fleuve, en évitant les parties canalisées.

Je pars avec le Yakkair et Marie suit en voiture avec l’intendance. Naviguer n’est pas une finalité exclusive, les visites et le repos sont au programme : pas question de réaliser une performance et de bouffer du kilomètre à la pagaie !

Ce n’est pas la première fois que je navigue sur le Rhône, surtout autour de chez nous entre Condrieu et Chavanay, en dériveur et en kayak : aussi bien avec le Klepper que le Yakkair, à la voile et à la pagaie.

Comme la partie Reventin / Andance a déjà été empruntée plusieurs fois nous décidons de reprendre le cours du fleuve à Andance.

C’est donc à Andancette pour être exact que je gonfle le kayak, il fait très beau, chaud avec un léger vent de nord.

Mise à l'eau à Andancette

La mise à l’eau est facile : les cales sont nombreuses et facilement accessibles. Sur cette partie je suis sur le grand Rhône donc emprunté par la navigation fluviale. Pour un kayak il est préférable de s’écarter du chenal des gros bateaux, très bien balisé en rouge à droite et en vert à gauche (en direction de la mer). Longer la rive présente cependant deux inconvénients : le courant y est moins fort et d’autre part il ne faut pas trop raser le bord souvent encombré de bois flottés ou à moitié immergés qui peuvent se révéler redoutables pour un gonflable surtout quand les vagues de sillage d’une péniche agitent le plan d’eau.

Le départ est rapide, à cet endroit le courant pousse vers le pont mais passé celui ci le cours s’élargit et le courant faiblit. Le vent est favorable pas trop fort c’est donc le moment tester la voile.

L’ensemble est des plus rudimentaire et osons le mot « expérimental »... Au départ la voile est roulée sur ses mats et fixée dans les scratchs de pagaie sur le plat bord. Qu’à cela ne tienne je saisis les mâts et les enfile dans le pied rudimentaire fabriqué juste avant de partir. Tout est accessible, le pied des mats est posé sur le fond du cockpit suite avant le cale pied. Hop la voile se déploie et se gonfle, le problème ce sont les haubans/écoutes : je veux pouvoir affaler le gréement au plus vite aussi je coince les bouts dans un doigt de pied qui fait office de taquet coinceur, je peux ainsi garder mes deux mains pour pagayer. Arpion coinceur

Le gréement est donc en position statique et je continue de pagayer essentiellement pour garder le cap. Plus tard j’expérimenterai une autre façon plus dynamique d’exploiter la voile mais j’y reviendrai.

Tout mal fichu que soit mon installation le résultat est des plus encourageant : la forme en V permet conserver une bonne visibilité, vers l’avant, la propulsion est efficace. J’ y vais cependant mollo, craignant une déchirure du tissu et je ne suis pas certain de pouvoir affaler en vitesse en cas de départ au lof : je n’ai pas envie de me trouver en travers du vent et des vagues avec des voiles plus ou moins gonflées.

Pendant ce temps Marie est partie explorer les environs et pour commencer la Tour d’Albon Ce château d’Albon fut le berceau de la puissante famille d’Albon, mentionnée dès l’époque carolingienne, qui prit le titre de comte au XIe siècle et fut à l’origine de la constitution du Dauphiné comme principauté territoriale.

De mon côté la descente se poursuit paisiblement même si je dois m’escrimer avec ma voile qui a une fâcheuse tendance à vouloir vivre sa vie indépendamment du bateau. Mon taquet coinceur arpion assume vaille que vaille sa mission et le cours du fleuve défile.

Me voici bientôt devant Saint Vallier, peu après le pont j’abats la voilure aborde et extirpe de mon bidon étanche mon téléphone portable pour joindre Marie. Elle approche elle aussi de Saint Vallier et nous décidons de nous retrouver un peu plus au sud sur la rive droite. Le vent forcit un peu et une partie de la voile commence à se déchirer... Est ce la fin ? Non la déchirure se stabilise et je peux continuer ma progression en direction du sud tout en pagayant tranquillement.

Encore quelques encablures et voici le barrage d’Arrras. Sur le Rhône tout semble organisé pour les kayaks : de grands panneaux signalent qu’il convient de serrer à gauche puis qu’une rampe se situe immédiatement après. La descente se poursuit donc sur le vieux Rhône, après un portage de quelques centaines de mètres.

C’est donc là que s’achève cette première navigation. Je retrouve Marie et nous gagnons un camping à quelques kilomètres en aval du barrage.

à suivre : Navigation au pays des abricots et visite du château de Tournon.

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